vendredi 21 janvier 2011
lundi 17 janvier 2011
Au matin, champ de neige
Flocons serrés sur l’évasion musculaire
Pente vierge des pensées
Je cherche mon élan, quand arrive un bipède
Qui de toute sa parole
Descend dans la poudreuse
Et imprime du quelconque
au milieu de mon champ.
Se jette derrière lui une deuxième bipède.
Elle voudrait contredire
Mais son allure accidentée
Ne dit rien d’autre que son allure accidentée
Et ses chutes, au passage, défoncent en plusieurs points
la courbe que toute une nuit s’était employée
à réparer
Déjà le champ de neige s’est morcelé
En taches bleues, en îles ensoleillées
La pente de mon écoute
Violée par la radio
On m’entraîne tout intime dans le hachoir du bruit
Et déboulent derrière
Les pesants skieurs du jour
Les parasites de ma fabrication
Et commence le slalom
La cohue d’expressions
Qui piétinent la réserve.lundi 10 janvier 2011
dimanche 9 janvier 2011
lundi 25 octobre 2010
lundi 11 octobre 2010
faire l'écrivain
– Je fais l’écrivain.
– Qu’est-ce que c’est que ça ?
– J’écris. J’écris des poésies.
– Et qu’est-ce que c’est que ça ?
– je vais vous expliquer : vous savez bien dans les chansons quand il y a “amour”, plus loin on trouve “jour” et après “Rosalie” et à l’autre ligne “mélancolie”, eh bien ! c’est ça la poésie.
Luc Dietrich, Le Bonheur des tristes
samedi 9 octobre 2010
L'idée de la création ex-nihilo
de l'idée ORIGINALE
l'idée de l'IDEE
alors on dresse les mots PAGE BLANCHE
Ecoutez bien : PAGE - BLANCHE
Il faut de l'imagination, hein, qu'il en faut, de l'imagination
et on ne marchera pas
on ne prendra pas l'autofiction le documentaire ou je ne sais quel astuce pour - hein, parce que bon
Un auteur quand même
l'auteur qui a quelque chose à dire
connaît l'inspiration
L'idée de l'intention
du besoin de raconter
de savoir déjà ce qu'on veut raconter
avant d'écrire
l'idée du plan
un événement sur la ligne, suivi d'un événement suivi d'un événement
tu la tiens, ta logique
l'idée, encore, l'idée du message
qui doit absolument et urgemment être entendu par tes frères et soeurs
qui doit de toi à eux passer en empruntant la voie la plus directe
Un auteur quand même
l'auteur qui a quelque chose à dire
nourrit une intention
L'idée d'une expérience douloureuse
traumatisante
presque impossible à narrer
dont il faut pourtant témoigner
l'idée d'une expérience extraordinaire
une expérience sortant vraiment du pré
des expériences communes
Un auteur quand même
l'auteur qui a quelque chose à dire
a vécu quelque chose
L'idée du sens
car les mots - matière d'accord,
la recherche formelle d'accord,
mais le sens, alors ?
le contenu, bordel ?
dire, c'est agir
vous ne voyez donc pas tout ce vide qu'on veut nous faire prendre pour du plein ?
Un auteur quand même
l'auteur qui a quelque chose à dire
non seulement prend position
mais surtout s'exprime explicitement
l'idée de la douleur
car un auteur quand même
l'auteur qui a quelque chose d'intéressant
à dire
souffre énormément
l'idée de la misère
car l'auteur qui a quelque chose d'intéressant
à dire
fait face soit à la misère
soit à un job alimentaire à la con
pour ensuite avoir quelque chose à raconter
dans le hobby de l'écriture
l'idée de la production
car on ne va quand même pas les subventionner
à rien foutre
ces auteurs
si c'est pour faire de la recherche-texture
si c'est pour produire de l'inutile
autant dire ne rien produire
Un auteur quand même
l'auteur qui est subventionné
pour avoir quelque chose à dire
produit de l'intelligence
employable
mercredi 22 septembre 2010
temps partiels
Je suis libre à 60%, dit-il.
Je suis mort à 80%, le reste du temps, je le consacre aux loisirs, dit-il.
Je suis amoureux à 60%, dit-il. Le reste du temps je suis marié.
Je suis révolté à 40%, dit-il.
Je suis solidaire à 30%, dit-il. Pour l’instant. Si ça marche, j’aimerais devenir indépendant.
Je serai bientôt solidaire à mon compte, dit-il. Pour l’instant, je garde un 70% d’égoïsme alimentaire.
Je suis à 100% amoureux de ma femme dit-il.
Lorsque j’aurai testé ma nouvelle femme, je m’installerai avec elle à 70%, dit-il. Je passerai à quatre-vingts si je vois que ça tourne.
Je ne regrette jamais rien à 100%, dit-il.
Je suis un amoureux à la retraite, dit-il.
Je suis un révolté en stage, dit-il.
Je suis un intégriste en formation continue, dit-il.
Je suis vivant en amateur, dit-il.
Je consacre un 20% au foyer, dit-il.
Elle a gardé un 20%, dit-il.
Je fais un cinquante à côté, dit-il.
Je suis content à 50%, à côté de ça je fais un stage pour m’insérer.
Mon rêve aurait été de devenir un passionné professionnel, dit-il. Pour payer mon loyer, je fais le mou à 70% et le reste du temps, je me passionne.
jeudi 16 septembre 2010
pour la ZONE d'ECRITURE / the miracle is love

Tout commence en 1967, lorsqu’elle débarque à Brooklyn, âgée de 20 ans et sans un dollar en poche. Elle commence par faire la connaissance de Robert Mapplethorpe, tombe amoureuse de lui et ratisse en sa compagnie les milieux culturels de New York. Ils s’installent au Chelsea Hotel, comme beaucoup d’autres artistes de la beat generation : Janis Joplin, Allen Ginsberg, Sam Shepard ou Tom Verlaine.
Dans les années soixante-dix, Patti Smith est l’une des rockeuses au style le plus prégnant, et Robert Mapplethorpe devient un photographe de renommée internationale. Au-delà même de leur séparation dans le privé, ils resteront étroitement attachés l’un à l’autre, jusqu’à la mort de Robert en 1989. « Just Kids » est une émouvante histoire d’amour, la peinture d’une époque exaltante - le texte sera publié en octobre en version française !
lundi 13 septembre 2010
Wiedererscheinung
Wenn word plötzlich abstürzt
Mach es wieder auf
Öffne word wieder
Und was siehst du da ?
Statt eine wiederhergestellte Datei
erscheint im Fenster eine Lazarus - genannte Datei
jeudi 9 septembre 2010
recyclage
Entre ses mains rien ne se perdrait, pas une molécule.
L’écrivain qui à sa pâte incorporerait toutes les saletés du plan de cuisine.
L’écrivain qui n’aurait plus qu’un mot : Recyclage.
Le reste du reste du reste.
À diviser toujours l’impossible reste à résoudre.
Le premier emporte-pièce en forme de pièce de théâtre.
Le deuxième emporte-pièce en forme de roman.
Le troisième emporte-pièce, panoplie de petite prose.
Il découpe il découpe, mais c’est plus fort que lui : il ne veut pas se débarrasser des déchets. Lorsque du reste de pâte plus un roman, plus une pièce de théâtre ne peut être emportée entière, il ramasse tout, met en boule et recommence.
Jusqu'à ce que le reste, sous le rouleau à pâte, soit devenu trop petit pour le plus petit des emporte-pièce.
Alors il ramasse amoureusement la pâte intersticiaire.
Il la prend entre ses doigts et la nomme : « monologue du déchet intime »
mercredi 8 septembre 2010
"After Howl" de Sofie Kokaj
mercredi 25 août 2010
Vidé première poubelle de la Zone d'écriture
d'une salle éblouissante
sort tout doucement au bras
d'une fille en robe blanche
d'une fille éblouissante
un sac en robe de bras
sort noir d'ordures
et fuit
doucement la salle blanche
d'un sac sort doucement
une fille en robe d'ordures
au bras éblouissant
D'ordures et salles de bras
sort sac une fille blanche
et fuit tout doucement
la robe éblouissante
lundi 23 août 2010
stepping into the "zone d'écriture"
mardi 17 août 2010
CELLULE
Traversé.
Le bouleau qu’elle y trouve, très doucement elle en détache un morceau. C’est ce morceau d'écorce qu’elle s’efforce d’observer.